jeudi 2 octobre 2014

La Retraite aux flambeaux

La Retraite aux flambeaux est un roman de Bernard Clavel paru en 2002 aux éditions Albin Michel, puis en collection de poche aux éditions Pocket en 2004 (ISBN 2-266-12947-3).

               

Présentation
On retrouve dans ce roman un thème cher à Bernard Clavel, qu'il a souvent développé et l'a hanté toute sa vie : celui de la violence, du meurtre et de la guerre, comme ici dans un pays déchiré, où les pouvoirs constitués ont largement disparus, une armée d'occupation reflue tant bien que mal dans la peur des attaques de la Résistance.

Dans ce cas de conscience, un homme doit décider si la violence individuelle se trouve cautionnée par la violence collective et la guerre. « Au jugement dernier, on ne pèsera que les larmes », est-il écrit dans l'épitaphe selon une phrase d'Émil Cioran.
C'est aussi le roman de La PEUR. Les Allemands ont peur des maquisards qui veulent pourrir leur retraite, les gens du village ont peur de la vengeance de l'occupant et Ferdinand, Maria, Jérôme et Joseph Marnier ont peur des représailles et des prises d'otages.

    

Résumé et contenu
Dans ce village du Doubs, situé du côté de Dole, le long de la rivière, les événements se précipitent. Nous sommes en septembre 1944, une époque difficile où la libération du pays se profile dans un climat de guerre et de peur. Les troupes allemandes battent en retraite, détruisant tout ce qu'elles peuvent, prises de rage de destruction, talonnées par les maquisards et tout le village les regarde passer planqué derrière les volets clos. Ferdinand Bringuet est à la fois un costaud, plus très jeune certes avec ses 71 ans, mais une force de la nature et, comme beaucoup de costauds, un être doux qui aime la nature, son jardin, sa forêt et les parties de pêche.

Image illustrative de l'article La Retraite aux flambeaux   Village du Doubs

Tout aurait pu fort bien se passer, une fois les Allemands partis, la vie aurait repris son cours pour le village, pour Ferdinand et sa femme Maria. Tous les habitants attendent, résignés, que reviennent les beaux jours. Mais un incident se produit, un incident mineur a priori mais non sans conséquences : un jeune sous officier SS a agressé Ferdinand chez lui et a tenté de lui dérober son vélo. Cette ultime agression, Ferdinand ne parvient pas à la supporter, lui qui a rongé son frein pendant toute la guerre et, se laissant emporter, perdant son sang-froid, il s'est rué sur le jeune allemand, l'a ligoté et jeté dans sa cave.

Timbre sur les Waffen-SS

Mais personne ne sait qu'en faire : ni lui-même, ni sa femme Maria, ni son ami et voisin Jérôme, pas même Joseph Marnier, membre de la Résistance locale, appelé à la rescousse.
Personne ne sait non plus comment assumer cet acte de résistance qui n'a plus guère d'objet, comment se débarrasser d'un soldat ennemi qui se débat, qui hurle, même si son visage poupin est encore celui d'un enfant, alors que les Allemands ne font pas de quartier et menacent de fusiller tous ceux qui se mettraient en travers de leur route. Il faut rapidement trouver une solution car la guerre et ses impératifs impose une décision urgente.

            
SS de la division Totenkopf                   Camion FFI à la Libération

Le choix déchirant, cornélien dans ce siècle écartelé. À travers l'affrontement de personnalités qui s'opposent, Bernard Clavel fait monter la tension jusqu'au dénouement qui hantera sans doute Ferdinand pour toujours.
Comme l'a écrit un journaliste de L'Express : « C'est un beau chant d'amour à la justice et aux hommes qui meurent, ni vainqueurs, ni vaincus.»

Ferdinand Bringuet (p 15)
« Ferdinand Bringuet (71 ans) doit mesurer pas moins d’un mètre 90 et peser un bon quintal. Des épaules lourdes et tombantes avec un cou qui s’élargit dès la base du crâne. Presque pas de ventre, des bras énormes emmanchés de poignes épaisses et larges, aux doigts spatulés dont les ongles déformés sont striés de brun.  »
« Son gros visage semble sculpté dans la brique...  » 

Critique et commentaires
« Un roman beau et direct sur la culpabilité, la légitimité du crime, la folie des hommes et la force de l'amour, décrites avec des mots justes et précis comme des balles qui viendraient frapper nos coeurs en faisant résonner en nous un trésor d'humanité. » Avantages

Voir aussi
* Présentation de Lecture-écriture


   <<< Christian Broussas - Flambeaux - Feyzin, 10/12/2009 - << © • cjb • © >>> 

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