mercredi 1 octobre 2014

Le Carcajou

Le Carcajou est un roman de l'écrivain Bernard Clavel paru en 1996 aux éditions Robert Laffont (220 pages) et réédité chez Pocket en 1997 (n° 7192).

     

Présentation générale
Ce roman a été écrit sur une longue durée puisque Bernard Clavel a pris soin d'indiquer à la fin du livre ses dates de début et fin d'écriture :
Doon House, janvier 1988 - Prieuré Sainte-Anne, 17 octobre 1995

Le Carcajou est un plantigrade carnivore, variété de blaireau appelé aussi blaireau du Labrador. Son nom vient d'un mot des indiens canadiens qui signifie 'le glouton'. Animal fabuleux, mythique pour les indiens qui le craignent autant qu'ils le vénèrent.
L'histoire met en scène quatre personnages, deux couples, Mooz et sa femme Papigan, Waboos et sa femme Nika.
Elle est structurée en trois chapitres, chacun précédé d'une épigraphe :
  • Makwa : « la foret c'est encore un peu du paradis perdu ».
  • La rivière morte : « Qui change le cours des eaux peut tuer la rivière ».
  • La traque : « Un jour viendra où d'un geste lent nous disperserons toute chose ».
      
Le nord canadien        Baie d'Ungava           Barrage Daniel-Johnson
  
Résumé et contenu
Bernard Clavel a beaucoup été attiré par le Canada puisqu'il y a résidé plusieurs années, ayant épousé une québécoise, Josette Pratte, pays qui l'a inspiré à diverses reprises non seulement dans la grande fresque en six volumes Le Royaume du Nord mais aussi dans d'autres ouvrages comme L'homme du Labrador ou des livres qu'il a écrits pour la jeunesse.

Ceci est l'histoire d'indiens du Canada vivant dans le grand nord, en territoire Inuit, qui luttent pour sauvegarder leur culture contre le monde des blancs envahissant qui leur donne de quoi vivre tout en saccageant leur environnement.

Le carcajou, animal réel autant que mythique pour les Indiens, est la représentation symbolique de ce monde en rapide évolution, où justement ces évolutions arrivées avec les techniques et les machines de l'homme blanc, sont trop rapides pour être intégrées dans l'imaginaire culturel de ce peuple. Et Le Carcajou en est la représentation symbolique. Ce n'est pas l'ours, leur Frère Makwa, l'ours qui leur donne tout, sa chair, sa peau, et qui est leur ami. Le Carcajou est comme l'homme blanc, arrogant, insatiable mais « la taïga appartient à ceux qui l'aiment ».

Image illustrative de l'article Le Carcajou   Le carcajou

Mais peut-être aussi que le Carcajou a suivi Bernard Clavel après son retour du Canada jusque dans cette maison de l'Ain où il s'est retiré et qu'il rêve de retourner au Canada.

Après tant de remue-ménage et de chahu
Plus personne au pays ne revit le dahu
Et pas davantage le fameux Carcajou
Qui aurait illico regagné son igloo.
Mais on dit aussi qu'il passe par les chattières
Hanter la nuit les maisons de La Courbattière.

L'homme blanc a barré la rivière, il a construit un barrage, modifié un paysage millénaire et les équilibres écologiques de la région. Alors les animaux sont partis, les castors sont remontés encore plus au nord et Nika aura cette remarque : « plus les hommes sont nombreux au sud, plus ils construisent, plus les animaux fuient vers le nord ».
Alors se pose la question de la survie de ces hommes dans l'univers hostile du grand nord que l'homme blanc veut domestiquer.

Grand barrage canadien        Inuits du Labrador
Inuits de Nunavut

  <<< Christian Broussas - Carcajou - Feyzin, 10/12/2009 - << © • cjb • © >>>

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